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Dimanche, 27 juin 2004
L’envolée imprévue sur fond de surprise
Je ne pensais pas y retourner si tôt et pourtant, me voilà à bord du vol 826 à destination de Cayo Largo. Nous avons décollé à 20h45 après avoir attendu 45 minutes pour le ravitaillement de l’avion…
Après une journée fort occupée, j’ai mis pieds à l’aéroport Trudeau vers 17h00. Ligne interminable au kiosque de TMR pour avoir les nouveaux billets d’avion. J’y ai aperçu mes amis, mais j’ai décidé de garder l’effet de surprise pour plus tard. Après l’enregistrement chez JetsGo, je pars incognito et un peu sur mes gardes, à leur recherche. C’est que je veux les surprendre et non l’inverse! Ça ne m’aura pris que quelques instants : la surprise fut totale et nous voilà donc sur un départ d’une semaine vers cet endroit qui me fait rêver à l’année longue.
J’ai hâte de pouvoir relaxer et de prendre le temps de rien faire d’autre que de jouir de ce que Cayo Largo aura à m’offrir cette fois-ci. J’ai l’intention, comme d’habitude, de me laisser aller à «l’inspiration du moment» et de me faire plaisir. C’est déjà un grand plaisir que je me suis fait de décider de retourner à Cayo Largo, mais bon… une fois sur place et bien «on prend tout ce qui passe!»
Maintenant que je suis en vol et que j’y serai dans environ 3h00, un niveau d’excitation différent vient d’embarquer : c’est vrai, je suis en vol et dans quelques heures, mes pieds fouleront ce sable immaculé et mon corps se laissera joyeusement envelopper de l’eau de mer des Caraïbes : j’ai hâte!
21h40
Impression de déjà vu pour le léger snack servi sur l’avion. La fatigue de la journée se fait sentir. ...
Dernière modification par SimD le 03 août 2006 10:15, modifié 1 fois.
C’est bien confortablement installé sur la plage du Sol, extrémité ouest, dernier palapa que j’écris ces quelques lignes. C’est un ciel semi-nuageux qui chapeaute l’île, une brise douce de l’est me caresse la peau. La mer est légèrement agitée et se teinte de divers degrés de vert bleuté en constants changements, selon le spectacle des nuages.
En sortant de l’avion hier soir, sortie par la queue de l’engin, c’est la brise humide mais confortable qui nous a embrassés. Je réussis à passer les douanes sans aucune fouille, une première depuis longtemps.
Arrivée à l’hôtel, on m’assigne la chambre 3723 et mes amis seront au 3712. On me remet également une enveloppe à mon nom. Cette missive m’intrigue, je l’ouvre immédiatement. C’est JoL qui a eu la gentille attention de me laisser quelques mots. Elle me souhaite des vacances idylliques. C’est sur ce mot que je bâtirai ces doux moments à venir.
Nous allons à nos chambres se «rafraîchir», et nous allons vers le Lobby Bar pour le premier mojito que nous allons terminer sur la plage.
C’est presque pleine lune, il y a quelques nuages et au loin on voit des éclairs. Première jouissance : mes pieds s’enfoncent joyeusement dans ce sable. Jouissance collective, nos pieds adorent! Mon amie me demande si l’eau est chaude. C’est ce que nous avons vérifié de ce pas. Allez hop! À l’eau!
L’eau est super bonne. De belles vagues nous font rouler et tourner dans la zone de déferlement. Quelques cris de joie, je cours comme un fou. Un de ces moments intenses.
Après toutes ces péripéties, petite douche au clair de lune et retour vers le Lobby Bar pour se désaltérer avant d’aller au lit; il est tard dans la nuit.
C’est vers 6h30 que je me lève pour saluer cette mer qui est feutrée par la grisaille du ciel. Le temps d’enfiler quelques morceaux et je me dirige vers la plage. J’arrive tout juste pour l’apparition de cette immense boule de feu qui offre un spectacle unique de l’angle où je suis : cet astre fait son apparition derrière la tour des Jardins de la tour. Je n’avais pas apporté ma caméra, je me reprendrai demain. Pour le moment présent, c’est dans ma tête que ce moment est photographié.
Je ne sais pas si ce sont toutes ces activités nocturnes, mais j’ai une faim de loup! Je retourne à ma chambre chercher ma tasse et je vais au Lobby Bar pour un bon café bien corsé.
Vers 7h30 au déjeuner, heureuse retrouvaille avec César et en déjeunant, c’est un Yosbani resplendissant qui passe et fait le détour pour venir me saluer.
Au déjeuner, on peut voir que ce n’est pas occupé à l’hôtel, c’est très tranquille. On m’informera plus tard que nous avons droit à un seul resto à la carte cette semaine et ils ne sont pas ouverts tous les soirs. J’ai en main une réservation pour le Las Trinas pour jeudi soir. J’y convierai mes amis.
Arrivée sur la plage DÉSERTE vers 8h30. Nous allons jouer dans les vagues. Je fais finalement l’essai de ma nouvelle acquisition : une planche de surf (mini). Quelle belle découverte! Beaucoup de plaisir dans les vagues, puis un peu de repos à admirer la mer et à tenter de découvrir ce qu’elle veut me dire avec ses murmures constants.
Puis l’heure du dîner arrive, la faim nous tenaille, nous allons au Ranchon. Ai-je besoin de mentionner que les dîners au Ranchon sont mes moments favoris à Cayo Largo? La tranquillité et le faible taux d’occupation du complexe se transposent sur le peu de gens présents au Ranchon ce midi-là. Jorge nous sert allègrement le rosé alors que je me délecte gargantuesquement de cette fameuse gaspacho et de délicieux calmars grillés à point. Accord parfait.
Retour vers la plage en milieu d’après-midi. C’est les yeux fermés que je me laisse aller à ce ‘trip’ sensoriel. La brise me caresse voluptueusement de la pointe des pieds jusqu’à la pointe de mes cheveux, aussi courts soient-ils. Les vagues continuent de murmurer un langage doux, mais que je n’arrive pas à déchiffrer et que dire de ce cliquetis des tiges de mon palapa. Pendant quelques instants j’ai cru qu’il s’agissait d’une chaude averse qui tombe.
Suite à ces doux instants, une brève période de jeu dans ces vagues qui, finalement, ne tentaient que de m’inviter à aller jouer avec elles, puis retour à l’ombre couchant sur papier ces récents moments.
Je jette un coup d’œil vers l’ouest et la plage m’appelle. Un crémage en règle s’impose et je partirai peut-être à nouveau vers ces rivages à la fois familiers et mystiques.
…
Délicieuse marche vers l’ouest. Quel bonheur de constater que la plage se reconstruit, me rappelant cette plage de février 2001, avant que Michelle ne passe par là.
Petit snack de fin d’après-midi. Yosbani y va de son joual québécois, nous rigolons beaucoup. Je reviens ensuite sur la plage, question de jouer un peu dans les vagues. Elles sont plus petites, le vent a diminué. Le soleil n’est pas trop fort malgré le ciel dégagé. Vers l’est de majestueux cumulo-nimbus se développent. Je n’ai jamais vu si beau et gros nuages de ce type : ils me fascinent. C’est finalement vers 18h30 que je me résigne à retourner à la chambre et me rend au Lobby Bar en quête d’un mojito que je déguste confortablement installé dans mon hamac, me laissant bercer au gré de ces ondes maritimes. Une bouteille de mousseux m’attendait à la chambre. Apéro au Lobby Bar, Tito (Noel) est là et vient me faire une accolade. Il semble bien aller, mais il m’informe qu’il devra bientôt se faire opérer de nouveau et sera en convalescence pour 3 mois. Il se souvient que je suis un grand amateur de campari et il m’en rempli un grand verre de ce pas.
Le marché noir bat sont plein, jamais je n’avais eu autant d’offres de la sorte. Je suis à la fois surpris et pas et parfois mal à l’aise.
Excellent souper au Las Dunas, sur fond d’airs cubains et de chardonnay ontarien. Tranquillité continue partout sur le complexe.
Sommeil réparateur, dormi tellement dur que j’ai manqué un orage intense.
Vers 7h30, je passe chercher un café au Lobby Bar qui est désert. J’arrive au déjeuner, il y a au plus une vingtaine de visiteurs dans le resto, probablement plus d’employés! Service attentionné, petits délices matinaux. Je termine mon repas lorsque mes amis arrivent, m’informant de la situation politique au Canada. Je sais ce que je voulais savoir, le reste, j’y verrai rendu à la maison.
Malgré une bonne nuit de sommeil, je me sens fatigué : sans doute une combinaison de la très courte nuit de la veille et du stress qui retombe. Après un crémage obligatoire, j’arrive sur la plage qui est, une fois de plus, déserte. J’accroche mon paréo sous mon palapa et le voilà flottant allègrement dans le vent.
Il y a quelques nuages dans le ciel qui s’éclaircit de minute en minute. Température idéale et cette sensuelle brise me caresse sans retenue. L’air est humide et sent le sel, je me dirige lentement mais sûrement vers un état semi-comateux. Je vais me concentrer sur cette douce mélodie que me joue la mer des Caraïbes.
…
Je reviens d’une petite marche vers l’ouest. Première observation d’iguane dans cette zone. Ciel bleu, gigantesques boules d’ouate au loin, soleil de plomb, naturistes paisibles.
10h40
Mes pieds sont heureux et me disent merci. Je continue de les promener dans ce sable doux. Première photo depuis mon arrivée en sol cubain : 3 mouettes marchent gracieusement devant moi.
12h00
Très tranquille au Ranchon. À 12h30, il n’y avait que 10 personnes. Daïquiri rafraîchissant, gaspacho délicieuse, rosé bien frais, heureuse combinaison de poisson et calmar et musique en direct. Nous nous attardons jusqu’à 14h30… Cette combinaison de vue, bouffe, musique et atmosphère forme la chimie parfaite.
Vent plus faible, mer paradisiaque, ciel dégagé, il fait plus chaud. Je voudrais bien aller marcher un peu, mais malgré la crème solaire, le soleil chauffe trop, je vais attendre un peu…
…
J’ai finalement craqué! Je n’ai eu qu’à enfiler une chemise et mettre mon chapeau. Le vent a encore diminué, faisant disparaître les petits moutons blancs qui gambadaient joyeusement sur cette mer depuis ce matin. La mer devient de plus en plus hallucinante et cristalline. Face à moi, des sculptures de nuages prennent des formes qui ne cessent de varier, comme si je n’avais pas assez de la mer pour me gaver visuellement. Que c’est dur les vacances!
18h45
C’est bien confortablement allongé dans le hamac que je relaxe. Après avoir pris un léger snack, nous sommes retournés sur la plage. Flotaison rocambolesque qui s’est terminée dans les grands remous dans mon cas. Bout de matelas, bout de jambe, bout de matelas, un bras, un bandana flottant plus loin, telle fut la description qu’on m’en a fait.
Constatant l’arrivée d’un immense voile gris venant de l’est, nous retournons vers la chambre de peur de se faire prendre par l’orage. La température a considérablement chutée, mais l’orage nous a été épargné.
…
C’est un peu plus tard en soirée que la pluie tomba. Et c’est après avoir fermé le Las Dunas et pris le digestif que je me suis échoué dans les bras de Morphée. Douces rêveries sur fond d’écumes marines.
Vers 4h00 du matin, la lune presque pleine et dans les teintes jaune-orangée m’a offert un spectacle inédit de coucher sur mer. L’image reste gravée dans ma mémoire.
Dernière modification par SimD le 03 août 2006 10:17, modifié 1 fois.
Vers 6h30 ce matin, je me prépare pour tenter d’aller capter sur pellicule le lever de soleil, en souhaitant que le spectacle de lundi se répète. Ce ne fut pas le cas. Quelques nuages obstruaient cette levée espérée. Je retourne donc vers la chambre et vais ensuite chercher un café avant d’aller déjeuner. Déjeuner en solo puis sur mon retour vers la chambre, je prends quelques instants pour admirer ce grand oiseau blanc qui fait des poissons du petit bassin de l’hôtel, un festin. Il est gracieux, rapide pêcheur et après quelques coups de becs sur sa prise, l’avale d’un seul coup.
J’arrive sur la plage avant 9h00. Un seul cayoïde en vue, je prends possession une fois de plus du même palapa et pars vers l’ouest. Je marche pendant près d’une heure, laissant les vagues gravir mes jambes. Plages désertes et élargies, iguane solitaire en quête de compagnie, traces récentes de tortues, et moi.
Encore aujourd’hui le ciel se dégage de minutes en minutes. Le vent est doux et les vagues pas trop fortes (drapeau jaune).
12h20
Symphonie de rosé, merluza et calamari, vagues de chaleur, mélodies connues et fabuleuses, mer cristalline… 120 minutes de plaisirs continus.
15h30
L’ombre du palapa et la légère brise forment un heureux duo. J’attends que la crème solaire soit à son apogée et je partirai de nouveau vers ces contrées convoitées.
19h00
Après une autre séance de flottaison loufoque en fin de journée, c’est bien vautré dans mon hamac que je profite d’un ciel encore dégagé à l’ouest alors que l’est est gris très foncé. Nous aurons probablement des averses/orages ce soir, me faisant manquer une fois de plus l’opportunité de photographier le coucher de soleil sur cette forêt de trinas à perte de vue qui se trouve à côté de mon bungalow. À chaque fois que je sors de ma chambre, je prends quelques secondes pour regarder ce paysage qui semble si vierge et qui m’est si exotique, ne pouvant m'empêcher de sourire à chaque fois.
En écoutant les vagues, je me rappelle ces longues minutes passées cet après-midi à l’ouest du Sol, à admirer comment les vagues déferlaient dans un petit secteur en particulier : croisement de déferlements et de ressacs… les eaux se refermaient sur mes jambes alors que la mer, qui depuis 2 jours était agitée, s’était éclaircie pour être transparente comme du cristal.
…
Après le souper, nous sommes passés par le Lobby Bar pour le digestif, puis ensuite retour à la chambre pour 23h. Je pensais aller au lit, mais finalement, en voyant cette lune presque pleine, j’ai craqué pour aller marcher sur la plage.
La lune fournit un très bel éclairage et fait briller la mer de mille et un éclats. À l’horizon, des éclairs illuminent périodiquement le ciel. De belles vagues déferlent, la brise est très faible. Je marche près de l’eau, si bien que je me fais mouiller les pieds. L’eau est chaude et lorsque la vague redescend, c’est une brève, mais intense et chaude humidité qui remonte le long de mon corps. C’est très spécial.
Avec la pleine lune, seules les étoiles les plus brillantes sont visibles. Je n’ai pas observé de tortues, mais ce moment présent est magique.
C’est à cause de la fatigue et de la journée en catamaran qui m’attends le lendemain que je me résigne à mettre fin à cet intense moment.
Dernière modification par SimD le 03 août 2006 10:19, modifié 1 fois.
WOW SimD, tu fais ma journée. La fatigue de la semaine s'estompe tranquillement en lisant ton récit somptueux. C'est toi qui nous fais vivre des moments intenses et combien délicieux! Merci... encore et encore!
SimD ! C'est tellement magnifique!...Merci de partager avec nous...de si beaux moments 
